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La caresse du vent

posté le 18 octobre 2017 par Joëlle Loretan

Avec le projet Ammophila, fini les grosses hélices, place à l’esthétisme. L’architecte néerlandais Murtada Alkaabi propose d’intégrer directement le système de récolte du vent dans la façade.

L’idée du cofondateur du studio d’architecture et de design To Create est simple: recouvrir un bâtiment de «poils», tels des bouts d’herbe valsant sous le vent. L’énergie éolienne alors générée circule à travers un connecteur jusque vers le réseau électrique. «Pensez aux mètres carrés de façades de bâtiments inutilisés qui existent dans le monde, probablement des millions, voire des milliards, s’enthousiasme Murtada Alkaabi sur son site internet. On pourrait utiliser ces zones pour créer des villes futures durables.»

 Passe-partout

Le projet diffère des conceptions d’énergie éolienne observées jusqu’ici, dans la mesure où il a le potentiel de servir de repère architectural. Voilà ce qu’on appelle joindre l’utile à l’agréable. Pensée avec une enveloppe faite de panneaux, la structure du bâtiment reste modulable et permet de nombreuses configurations, du fixe au plus ajustable. Peu bruyant, le système peut donc être imaginé dans les zones urbaines.

Et pour compléter l’apport en énergie renouvelable, le projet inclut des panneaux solaires ainsi qu’une toiture végétalisée pour la récupération de l’eau de pluie. «La philosophie derrière ce projet est que l’architecture ne doit pas seulement se concentrer sur la conception des bâtiments, mais aussi sur la cohabitation entre l’énergie durable et l’habitabilité, afin de créer un mode de vie pérenne.»

 S’inspirer de la nature

Même si l’idée est originale, elle n’en est encore qu’au stade de projet. Mais Murtada Alkaabi voit déjà plus loin: «La prochaine étape est la réalisation d’un prototype afin de mesurer la production d’énergie d’une seule feuille. Ensuite, sera développé un modèle à l’échelle 1:1, soit un panneau de façade de 1 m2 avec 72 éléments mobiles, qui sera installé sur le toit d’un bâtiment.»

Pour la petite histoire, ammophila est également le nom d’une plante connue pour résister à des conditions très sèches. On dit qu’elle est envahissante dans les régions où elle a été introduite. C’est tout ce que l’on souhaite à ce projet: qu’il se répande aussi loin que le vent le portera.


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