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Les Sea Bubbles prennent leur envol

posté le 18 octobre 2017 par William Türler

Codéveloppés par le créateur de l’Hydroptère, Alain Thébault, les bateaux-taxis volants suscitent un intérêt croissant dans plusieurs villes. A terme, ils pourraient contribuer à désengorger les centres urbains.

L’idée centrale sur laquelle repose le projet Sea Bubbles est la suivante: alors que le nombre de citadins va continuer de progresser dans le monde (6,7 milliards en 2050, contre 3,7 aujourd’hui), la mobilité sur l’eau, une voie naturelle que l’on trouve souvent au cœur des villes, doit être davantage valorisée. Mis au point par le créateur de l’Hydroptère, Alain Thébault, et le planchiste recordman de vitesse Anders Bringdal, ce projet se divise en trois éléments clés: la Bubble, le dock et une application.

Les Bubbles peuvent être comparées à des voitures volant sur l’eau. Propulsées par deux moteurs électriques et deux foils, elles peuvent s’élever à 40 centimètres au-dessus de l’eau et transporter jusqu’à cinq personnes. Pour leur conception, les deux entrepreneurs ont pu bénéficier de partenariats avec divers acteurs de l’industrie aéronautique et du design, tels qu’Airbus ou le chantier naval Decision. Les premiers engins en service étant destinés à l’agglomération parisienne, leur vitesse sera fixée à 10 nœuds, soit 18 km/h, mais ils pourraient atteindre 30 nœuds, soit 55 km/h, lors de déploiements futurs à l’étranger, notamment aux Etats-Unis.

 Production autonome d’énergie

Les docks d’amarrage sont quant à eux des pontons autonomes situés sur les quais, dont les moyens de production énergétique se fondent sur l’hydrolien, l’éolien et le solaire. Des panneaux solaires pourront être placés sur les toits, des éoliennes installées là où le vent est assez fort pour produire de l’énergie en continu et des turbines, plongées dans l’eau, pourront tourner en permanence grâce au courant marin. Ces installations sont appelées à reposer en partie sur l’eau, grâce à des flotteurs immergés exerçant une poussée pour contrer le poids de la construction. L’énergie excédentaire produite sera stockée dans des batteries, qui seront utilisées pour la recharge des Bubbles lorsque celles-ci seront amarrées. Enfin, une application mobile destinée à la réservation en ligne est également prévue. Grâce à un système de géolocalisation, l’utilisateur pourra voir quels sont les docks les plus proches et réserver un bateau en fonction de sa destination.

 Essais concluants

Lancé en juillet 2015, le projet s’est considérablement développé depuis quelques mois. Les premiers vols de la maquette, puis la conception d’un dock autonome et de la construction d’un prototype ont eu lieu en 2016. En mars de cette année, se sont déroulés les premiers vols du prototype, suivis, en mai, de la production des premières Bubbles.

Actuellement, les deux fondateurs doivent répondre à la demande de plusieurs villes dans le monde et s’apprêtent à conclure une nouvelle levée de fonds de 100 millions d’euros. A terme, l’objectif est de développer des bateaux plus grands pouvant transporter une trentaine de personnes. Des contacts ont notamment été noués avec divers géants de la Silicon Valley. Ces taxis volants étant pour l’heure produits sur le chantier naval Decision à Ecublens, il n’est pas exclu de les voir, dans un avenir proche, voguer sur les eaux du Léman…


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